18 Avr Créer un univers graphique
En ce joli mardi d’avril, après un week end de Pâques fort en chocolat, je vous présente ma petite méthodologie pour créer une identité visuelle.
Nous avons vu dans les articles précédents de cette rubrique, comment proposer et trouver un nom de marque, ou d’entreprise, et comment proposer (à un client) des idées différentes de logos.
Sachez que ces trois éléments : nom + logo + charte ou univers graphique sont pour moi presque indissociables. Lorsqu’on me confie un projet d’identité graphique, la première présentation que je fais concerne l’ensemble. Je ne dissocie pas ces trois points.
Je propose à mes clients trois axes minimum (souvent 5 !) qui proposent chacun un nom avec son logo et son univers graphique, et des photomontages ou « mises en situation » qui permettent de visualiser l’application de la marque envisagée.
Ensuite, une synthèse est faite, souvent entre deux pistes qui ont plues, ou des variations par exemples de couleurs et palettes, ou revoir telle typographie, etc. Ce que j’appelle les réglages de la deuxième phase, l’étape de développement.
Donc, dans cette première phase, de création, nous avons trouvé trois idées de noms, trois logos suffisamment distincts pour que le client puisse faire un vrai choix (pas juste une variation de couleurs !). Il nous reste donc à créer les univers graphiques….
Je crois que c’est cette partie que je préfère et qui est pour moi, la vraie identité d’une marque. Je suis plutôt adepte des logos minimalistes, sobres et light. Monochromes aussi pour être toujours visibles en version tampon encreur ou photocopie noir & blanc…
L’univers graphique, c’est véritablement là que l’on crée une image de marque forte et distinctive.
Pour moi c’est ce qui rend vraiment identifiable une marque.
Pour proposer des axes différents et permettre à mon client de choisir, j’associe à chaque nom, un logo ET un univers graphique bien identifié.
La réflexion AVANT de se lancer à corps perdu sur Illustrator est INDISPENSABLE et demande du temps. C’est hyper important de passer sur Illustrator une fois qu’on a bien défini nos pistes créatives. Même si ensuite, au moment de concevoir, dessiner et créer sur Illustrator, le projet s’enrichit, se transforme un peu, prend une forme légèrement différente…
Les deux phases : papier/crayon et souris/ordi sont des étapes créatives du projet. Il y a donc de la création dans les deux. Mais la phase d’analyse, d’étude et de réflexion pose les bases de la stratégie.
Les références et la documentation font partie de la phase d’analyse / réflexion. Cela comprend l’étude du secteur de métier (qui a souvent eu lieu pendant les phases naming et logos) et documentation. Feuilleter des revues, des livres de graphisme ou du secteur de métier concerné, sera une source importante d’inspiration.
Ma bibliographie comprend notamment :
(liste non exhaustive et variable selon chaque projet !)
- Introducing: Visual Identities for Small Businesses
- Monotone
- Identity Suite: Visual Identity in Stationery
- First Things First!
- la revue Etapes
- le blog AA13
- Pinterest !
- le blog de Mr Cup
- awwwards pour les sites internet ou design digital
S’inspirer, se documenter, étudier, n’est pas recopier. La réinterprétation est fodamentale et l’appropriation d’une référence ou d’une source d’idées est indispensable !
La phase de stratégie consiste à déployer minimum trois axes, dans lesquels la marque a un positionnement différent. (voir l’article Méthodologie pour créer un logo et mon histoire de « curseurs »!)
Pour offrir un vrai choix à mon client, j’essaie de varier les pistes créatives.
C’est-à-dire que chacun des axes propose un nom de marque différent (si on est dans un projet de naming + identité).
Chaque piste a une histoire différente, sa propre justification, son pourquoi, le discours qui va avec, le positionnement de la marque qui lui est propre.
Chaque proposition a aussi son logo, avec tant bien que mal, une répartition logo typographique / logo avec un pictogramme / logo avec une initiale, etc.
Et enfin, chaque axe a son univers graphique :
Je crois qu’un projet d’identité qui se veut riche, doit proposer une variété d’univers graphiques.
C’est-à-dire ne pas appliquer la même « recette » pour les trois axes :
– Un axe peut proposer une couleur forte, identitaire. On retrouve un rouge par exemple et sa référence Pantone, sur tous les documents de communication. Des à plats de rouge. Ces monochromes et cette couleur identitaire fera la force de la marque. On peut aussi imaginer un dégradé, sur lequel le logo s’applique en blanc et que l’on retrouve sur les différents supports…-
– Un autre axe peut proposer un motif. Comme Louis Vuitton. La charte graphique décline donc un sigle fort en motif, une texture qui habille l’intérieur d’une enveloppe, d’un packaging, le verso d’une lettre. Le sigle peut être isolé et agrandi et utilisé en filigrane sur un gabarit de papeterie…
– Un axe peut proposer un ensemble de pictogrammes. Une charte graphique s’identifie aussi par des petits éléments au traitement graphique identique (dessiné en filaire, en plein, en origami, …) On peut proposer un véritable langage autour de la marque grâce à une gamme de pictos.
– Un axe peut aussi proposer aussi, une série d’illustrations, de gravures, de dessins ou de schémas, qui présentent le même traitement graphique.
– Un axe peut proposer d’appliquer le logo sur des fonds photographiques. Une sélection d’images aux qualités photographiques proches (même photographe ou même style de photos en termes de tonalités, de lumière, d’ambiance… Exemple : photos très saturées, photos légèrement floutées, etc.)
L’idée est de proposer des langages différents.
Faire varier également cette charte en jouant avec chacun des supports. Ne pas faire toujours la même chose : logo en haut à gauche, etc. Proposons des choses vivantes et dynamiques : la typographie en gros, verticale en bas à droite du modèle de lettre, par exemple. Le picto de la marque (sigle) en énorme et coupé à bords perdus au dos d’une facture, etc.
Il faut aussi montrer comment s’applique le logo, la marque. Je choisis toujours d’illustrer avec des supports qui serviront à la marque. Si c’est une boutique en ligne : on mettra en situation le logo sur un site internet, un smartphone, une tablette, des cartes de visite aussi, des packagings et de la papeterie. Si c’est un musée, on peut envisager des stylos, casquettes, carnets, T-shirt, parapluies… Il faut adapter sa présentation au client, à la marque, toujours faire du sur-mesure même si on suit une même logique et méthodologie à chaque fois…
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